Entretien accordé au site de Rebellion
Au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle qui a vu Emmanuel Macron et Marine Le Pen se qualifier, Rébellion a recueilli l’analyse d’Alain de Benoist sur la grande transformation du champ politique.
Le premier tour de la présidentielle est-il le signe de la mort définitive du clivage droite-gauche ? Pensez-vous qu’une recomposition politique soit en cours ?
Alain de Benoist : Rien n’est jamais définitif, mais il est sûr que le clivage droite-gauche n’est plus aujourd’hui l’alpha et l’oméga de la vie politique. Indépendamment du fait que ce clivage a renvoyé au cours de son histoire à des contenus bien différents, et qu’il a de surcroît toujours existé plusieurs gauches et plusieurs droites, tous les sondages montrent que les gens ne comprennent plus à quoi ces notions renvoient exactement. Le recentrage des programmes est l’une des causes de cette incompréhension, d’autant que l’on n’a cessé de voir des gouvernements réputés de droite faire une politique de gauche et des gouvernements réputés de gauche faire une politique de droite. L’impression générale qui s’en dégage est que les hommes politiques de droite et de gauche veulent au fond la même chose, et ne se séparent que sur les moyens d’y arriver.