Les actuelles émeutes urbaines n’ont aucun caractère politique

Entretien accordé au journal italien Il Giornale
Credit : Toufik de Planoise Licence : CC

Les manifestations de ces jours-ci témoignent de l’échec du multiculturalisme. Comment en
est-on arrivé là ?

Elles manifestent bien sûr un échec du multilatéralisme, mais s’en tenir là serait réducteur.
Les violentes émeutes urbaines auxquelles nous assistons en ce moment témoignent aussi
d’un pays divisé et fragmenté, non à cause des immigrés, mais en raison d’une idéologie
dominante qui a substitué, dans la population générale, la loi du profit aux règles morales.
Dans une société dominée par les valeurs marchandes, qui créent structurellement les
conditions de la fragmentation et de la déliaison sociale, il ne faut pas s’étonner que personne
ne se soucie du bien commun.

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L’avenir de la violence

Entretien d’Alain de Benoit avec Simon Bornstein, paru sur le site

42MAG.FR : L’Europe a toujours occupé une position phare dans votre pensée. Comment la définiriez-vous ?

Alain de Benoist : Comme un continent, une origine, un creuset de culture et de civilisation, une série de paysages qui m’appartiennent et auxquels j’appartiens. Une histoire complexe qui, à partir de racines remontant pour le moins au paléolithique, n’a cessé d’évoluer et de s’enrichir d’éléments nouveaux. Un continent dont les géopoliticiens font le centre du monde. Et aussi le lieu de naissance de la philosophie, ce qui compte beaucoup pour moi.

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Alain de Benoist salué par Jacques Julliard dans Marianne

Article de Nicolas Gauthier paru le 3 mars 2023 sur le site Boulevard Voltaire

L’époque est, paraît-il, au dialogue et à la bienveillance. Peut-être. Mais jamais les Français – ou plutôt ceux qui font profession de penser pour eux – n’auront autant refusé toute forme de dialogue contradictoire, tout en professant une malveillance affichée. Pour résumer, la vulgate dominante nous dit : on ne parle pas avec ces gens-là et, pis, ils n’ont pas le droit de parler, puisqu’ils ne partagent pas nos « valeurs ». « Valeurs » de « dialogue » et de « bienveillance », il va de soi. Bref, à gauche, on ne débat presque plus qu’entre personnes du même avis ; soit l’exact contraire du débat.

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Long entretien d’Alain de Benoist dans Valeurs Actuelles du 2 mars 2023

À l’occasion de la sortie de son dernier livre Nous et les autres, paru aux éditions du Rocher, Alain de Benoist a accordé une longue interview à Anne-LaureDebaecker dans le magazine Valeurs actuelles N°4501 en date du 2 mars 2023.

Il y est question des enjeux de la question identitaire.

« Ce que nous sommes et comment nous le mettons en avant n’est pas sans impact sur la vie politique et sociale, expose l’intellectuel Alain de Benoist. »

Ne pas voir du « totalitarisme » partout

Alain de Benoist a accordé un entretien à Paul-Marie Coûteaux, paru dans la dernière livraison du Nouveau Conservateur.

LE NOUVEAU CONSERVATEUR : Alain de Benoist, n’êtes-vous pas alarmé par ce chiffre que donne le démographe Illyès Zouari : le nombre des décès, au sein de l’UE, a dépassé celui des naissances de 1,231 million en 2021 ? Reprendriez l’expression qu’il emploie d’« autogénocide » de l’Europe ?

ALAIN DE BENOIST. Non, je ne reprendrais pas ce terme, parce que je le trouve à la fois excessif et inutilement polémique. Le mot « suicide » aurait sans doute été plus raisonnable, même si je crois qu’il ne correspond pas non plus exactement à la réalité. D’une façon plus générale, je ne pense pas qu’il faille raisonner sous l’horizon de l’apocalyptisme, que ce soit en matière écologique ou démographique. La démographie est une discipline dans laquelle il est notoirement impossible de faire des prédictions à long terme : dire qu’au rythme actuel nous allons bientôt disparaître n’a guère de sens puisque nous ignorons si ce rythme va se maintenir (et jusqu’à quand).

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Corse, présidentielle, Ukraine

Entretien d’Alain de Benoist à Breizh-Info

credit: geralt/Pixabay

Breizh-info.com : Tout d’abord, que vous inspirent le déplacement de Gérald Darmanin en Corse et l’évocation d’une autonomie possible pour la Corse ?

Alain de Benoist : On pourrait parler de « divine surprise » s’il n’y avait pas quelques motifs d’être dubitatif. D’abord, c’est une drôle de façon de procéder que de se dire prêt « à aller jusqu’à l’autonomie » avant même que les négociations aient commencé. En général, on ne met pas sur la table le résultat de la discussion avant d’avoir commencé à discuter. Cela ressemble à un aveu de faiblesse, à moins qu’il ne faille y voir un geste démagogique ou une simple manœuvre électorale. Le problème se pose d’autant plus que la position adoptée par Darmanin représente une totale volte-face de la part d’un gouvernement qui, depuis cinq ans, s’est refusé à donner la moindre suite à toutes les demandes politiques formulées par les Corses. Rappelez-vous qu’en février 2018, lorsqu’il s’était rendu lui-même en Corse, Emmanuel Macron avait même opposé une fin de non-recevoir à ceux qui lui demandaient seulement de reconnaître le « caractère politique de la question corse ». Ce simple rappel justifie le scepticisme.

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