Alain de Benoist avait fait paraître en 1993, dans la revue new yorkaise Telos, un long texte d’orientation sur « L’idée d’Empire ». Ce texte vient d’être repris in extenso, dans sa version anglaise, sur le site Internet http://evropa753.wordpress.com (« The Idea of Empire »).
1 thought on “L’idée d’Empire”
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J’ai lu le texte de de Benoist, intelligent comme d’habitude, même s’il faut manier avec précaution ses références positives à Julius Evola et à Carl Schmitt (surtout au premier, d’ailleurs), qui sont celles à un philosophe et à un juriste de la période fasciste, même si ce sont des « fascistes hétérodoxes » (plus impériaux qu’impérialistes, tolérants à la diversité qu’expansionnistes).
Sinon, son appel final à l’empire européen rénové, un serpent de mer depuis Charlemagne, est aussi un voeu pieux: je renvoie à mon article (« Europe, l’empire impossible », in Dominique Château et Bruno Péquignot, L’Europe, histoire et philosophie, Paris, L’Harmattan, coll. Questions contemporaines, 2018, 148pp, pp53-70) où je recense toutes les théories qui contreviennent à la capacité de l’Europe à s’unir, même face au danger des impérialismes sans empire (violence sans tolérance) des nationalismes de la Chine (ex-empire assez tolérant ayant mal tourné avec le nationalisme exacerbé par le communisme, voir Ouïghours), de la Russie (ex-empire assez tolérant ayant mal tourné fin XIX et surtout avec le bolchévisme) et de la Turquie (ex-empire assez tolérant ayant suivi la même voie depuis le nationalisme biologique darwiniste de la même époque, voir Arméniens).
Un texte essentiel sur l’incompatibilité entre l’Europe et l’empire tolérant à la diversité est l’introduction au petit livre de Gabriel Martinez-Gros que j’utilise ici. La meilleure preuve, c’est le retard de l’UE à enfin redistribuer un peu les excédents commerciaux allemands avec le plan de relance covid, et son caractère sans doute et malheureusement ponctuel et éphémère, comme elle l’a bien fait comprendre.