Il populismo è un elemento della democrazia

Intervista scenarieconomici.it

Alain de Benoist

Un intellettuale controcorrente, libero e rispettato. Questo è Alain De Benoist, da oltre quarant’anni punto di riferimento di una cultura non elitaria ed arrogante, ma non per questo meno autorevole e ricca di spunti di riflessione. Non è un caso che il saggista francese venga spesso interpellato in patriae oltralpe per commentare i fatti della politica ed i cambiamenti ai quali stiamo assistendo negli ultimi anni. In questa intervista De Benoist, con la profondità di pensiero che lo contraddistingue,si sofferma sul fenomeno populismo al quale schiere di studiosi della politica e delle scienze sociali dedicano articoli e libri. «Il populismo – afferma De Benoist – è un elemento della democrazia da non confondere con l’estrema destra».

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Pour le monde médiatique, le monde extérieur, le monde réel, n’existent pas…

Libération

Ce n’est un secret pour personne : les quotidiens nationaux se vendent de moins en moins, certains étant même, tels Libération et L’Humanité, artificiellement maintenus sous perfusion financière. Il est, pourtant, des pays où la presse papier reste florissante. Comment expliquer ce paradoxe ?

Deux remarques pour commencer. D’abord, quand on parle de la crise de la presse française, c’est en fait de la presse parisienne qu’on veut parler. La presse régionale se porte un peu moins mal, bien qu’elle soit en général peu attractive. Tradition jacobine oblige, tout ce qui se veut d’audience « nationale » se doit d’être à Paris. Deuxième remarque : les journaux emploient des journalistes, mais il y a longtemps que ceux-ci ne les possèdent plus. Dix milliardaires, marchands d’armes, banquiers, représentants de l’industrie du luxe ou du bâtiment possèdent, à eux seuls, 89,9 % des quotidiens nationaux. Pourquoi Dassault, Bouygues, Lagardère, Drahi, Niel, Bernard Arnault investissent-ils dans la presse ? Certainement pas par philanthropie. Ils se targuent tous, la main sur le cœur, de ne pas peser sur les choix rédactionnels, mais ils n’ont nul besoin le faire : il leur suffit de s’assurer que ne seront jamais recrutés des adversaires de l’idéologie dominante (ce qui leur est assez facile, puisque les écoles de journalisme forment déjà à cela).

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Les sanctions économiques ? Une guerre qui ne dit pas son nom…

Dès qu’un pays pose problème, on évoque désormais des « sanctions internationales », lesquelles s’apparentent de plus en plus à des sanctions américaines. Mais quels sont, exactement, le sens et la légitimité de cette politique de sanctions ?

La politique des sanctions n’est pas une politique. C’est une forme de guerre, qui n’utilise que des moyens « pacifiques » contribuant à brouiller la frontière entre la guerre et la paix. Tout comme le blocus, dont les sanctions constituent la forme moderne, cette guerre s’apparente à la guerre maritime, toujours privilégiée par les puissances thalassocratiques – l’Angleterre autrefois, les États-Unis aujourd’hui –, qui est également une guerre commerciale ou économique : la « guerre au commerce », qu’on appelait autrefois la « guerre de course ». C’est une guerre « totale », non seulement parce qu’elle rejette la distinction classique entre combattants et non-combattants, mais aussi parce qu’elle s’appuie le plus souvent sur une théorie de la guerre « juste », qui assimile l’ennemi à un criminel ou à un délinquant.

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Europe, populisme, souverainisme et mondialisation: les enjeux des temps modernes

Interview accordée au site girodivite

L’Europe ne se porte pas trop bien… Comment la guérir ?

«Cessons déjà parler de « l’Europe » quand nous voulons parler de l’Union européenne ! L’Europe est une réalité historique et géographique, civilisationnelle et bimillénaire. L’Union européenne est une création institutionnelle récente, ce qui est tout à fait différent. L’un des reproches que l’on peut faire à l’Union européenne pourrait d’ailleurs être d’avoir en quelque sorte discrédité l’Europe. L’« Europe » apparaissait il y a quelques décennies comme une solution à presque tous les problèmes. Aujourd’hui, elle est devenu un problème qui s’ajoute aux autres.

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L’écologie a un versant conservateur et un versant révolutionnaire !

Nicolas Hulot

Avec le départ de Nicolas Hulot du gouvernement, on en vient à penser qu’un ministre de l’Écologie ne sert finalement à rien, si ce n’est à démissionner. Encore une occasion manquée ?

On peut reprocher beaucoup de choses à Nicolas Hulot, mais certainement pas l’accuser d’opportunisme. Je n’en dirai pas autant de son successeur, qui me paraît déjà avoir la bouche bien entraînée pour avaler les couleuvres. Hulot ne tenait pas à être ministre, il a fini par céder aux pressions, il s’en est repenti. Et il est parti. Mais en partant, il a dit la vérité, à savoir que, malgré toutes les sottises que l’on peut entendre sur le « capitalisme vert » et le « développement durable », l’écologie et l’économie obéissent à des logiques inconciliables. L’écologie n’est pas compatible avec le capitalisme libéral ni avec la logique du profit, parce que c’est à leur déchaînement planétaire que l’on doit toutes les dégradations de l’environnement que l’on constate aujourd’hui. C’est ici qu’il faudrait citer le mot de Bossuet sur ceux qui déplorent des conséquences dont ils chérissent les causes.

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La France est aujourd’hui gouvernée par la pire des droites : la droite libérale

Breizh-info.com : Tout d’abord, revenons sur les sanctions votées contre la Hongrie (et dès octobre contre la Roumanie). L’Union européenne est-elle en train de s’écrouler ? Comment expliquez-vous l’abandon de la Hongrie par l’Autriche de Kurz lors de ce vote ?

Alain de Benoist : L’Union européenne n’est pas encore en train de s’écrouler, mais elle se fissure sérieusement. Déjà affaiblie par la crise de l’euro, puis par le Brexit, elle est aujourd’hui confrontée à une révolte populaire qui est en train de changer tous les rapports de force. La nouveauté, c’est que cette révolte n’est pas seulement le fait de mouvements politiques et de fractions électorales, mais de pays entiers, à commencer par l’Italie et la Hongrie. Concernant cette dernière, le vote auquel on a assisté est révélateur : l’Union européenne, en utilisant alternativement l’anathème et le chantage financier, est en train de se mutiler elle-même.

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De quoi Éric Zemmour est-il le prénom ?

Éric Zemmour

En 2009, vous avez publié aux Éditions Picollec un Dictionnaire des prénoms de plus de 500 pages. Que vous inspire la polémique suscitée par les récents propos d’Éric Zemmour au sujet du prénom porté d’Hapsatou Sy ?

Il n’est évidemment pas nécessaire d’être d’accord avec tout ce qu’écrit Éric Zemmour pour se sentir solidaire de lui dans la campagne de haine dont il fait actuellement l’objet. Hapsatou Sy, dont j’ignorais jusqu’à présent l’existence, me paraît par ailleurs être une hystérique de premier ordre. Cela dit, je ne peux approuver qu’on dise à quelqu’un que son prénom est une « insulte à la France ». D’abord parce que nul n’est responsable du prénom qu’il porte, ensuite parce qu’en abordant le sujet de l’immigration par le biais des prénoms, on s’aventure sur un terrain glissant.

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Populisme de gauche, populisme de droite, les fronts bougent…

En Allemagne, une femme politique d’extrême gauche, Sahra Wagenknecht, a récemment défrayé la chronique en annonçant la création d’un mouvement qui réclame un strict contrôle de l’immigration. Cette initiative a aussitôt déclenché des cris d’orfraie de ce côté-ci du Rhin. Cela vous paraît-il anecdotique ?

Pas du tout. Je pense même que c’est un événement très important. Non seulement parce que cela se déroule en Allemagne, qui ne nous a pas habitués à ce genre d’initiative, mais aussi compte tenu de la personnalité de Sahra Wagenkencht. Née à Iéna d’un père iranien et de formation marxiste (elle est l’auteur d’une thèse sur l’interprétation de Hegel par le jeune Karl Marx), épouse depuis quatre ans du célèbre politicien d’extrême gauche Oskar Lafontaine, membre du Parlement européen, elle est aussi vice-présidente du parti Die Linke, héritier de l’ancien SED d’Allemagne de l’Est. On comprend que le lancement, au début du mois dernier, de son nouveau mouvement, Ausftehen (« Debout »), ait fait du bruit. D’autant que 100.000 adhérents de Die Linke s’y seraient déjà inscrits.

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