Mercredi 6 février : Alain de Benoist à La Nouvelle Librairie

Le mercredi 6 février 2019, la Nouvelle Librairie recevra Alain de Benoist pour son nouveau livre Contre le libéralisme. La société n’est pas un marché (éditions du Rocher).

Signature-rencontre avec Alain de Benoist, de 18 h à 20 h 30.

À 20 h 30 : dîner-rencontre avec Alain de Benoist à deux pas de La Nouvelle Librairie (dans la limite des places disponibles. Pour réserver envoyer un courriel à [email protected]).

La Nouvelle Librairie, 11 rue de Médicis, 75006 Paris

8 thoughts on “Mercredi 6 février : Alain de Benoist à La Nouvelle Librairie”

  1. J’aime beaucoup Alain de Benoist pour sa culture extraordinaire et son indépendance de pensée hors des modes. Sa critique du libéralisme est pertinente et va effectivement à la raçine du sujet.
    Néanmoins j’aimerai faire trois observations simples:
    1) en ce qui concerne la croissance économique celle-ci est caractérisée par un aspect plus qualitatif que quantitatif. En d’autres termes elle consiste moins à produire toujours plus des mêmes choses ( « choses » dans le sens de produits et services) que de produire de nouvelles choses. L’innovation est le principal moteur de l’économie. Dans ces conditions le concept de décroissance perd de son sens et de son intérêt.
    2) le développement économique de l’ancien « tiers-monde » est inévitable (pourquoi ces pays seraient-ils voués à demeurer « pauvres »?) et est la principale cause de la désindustrialisation de nos régions. En réalité, nous n’avons pas su gérer une reconversion de notre économie vers des activités nouvelles á plus forte valeur ajoutée à cause d’une politique éducative inapropriée (faiblesse de l’enseignemen des sciences et techniques en particulier) et un manque de soutien aux entreprises nouvelles innovatrices. On a plus investi dans le soutien du passé que dans la création du nouveau, voilá le véritable problème.
    3) j’observe en étudiant la généalogie de ma famille que dans toutes ses branches ( en Bourgogne, Bretagne, Vendée, Anjou, Dauphiné…) on se mariait dans un rayon de 10 km jusqu’en 1850. Avec l’apparition du chemin de fer, tout le monde se met à bouger à travers la France. Aujourd’hui la moitié de mes enfants et petits-enfants sont nés et/ou se marient hors de nos frontières . Dans ces conditions comment gérer les flux migratoires de façon réaliste dans un sens plus restrictif qu’à l’heure actuelle?

    Les « gilets jaunes » ont certes un côté sympathique et soulignent les erreurs de la gestion de nos politiques au cours des 40 dernières année. Mais aussi quelle ignorance des réalités du monde moderne caractérisé par une transformation toujours plus rapide de tout ce qui nous entoure. Dans ces conditions se retrancher dans sa coquille identitaire et se fermer aux flux de marchandises et migratoires actuels, n’est-ce pas se vouer au déclin et à la marginalisation?

    1. Le « déclin » de quoi ? La « marginalisation » par rapport à quoi ? Quelles sont les références qui permettent de dire qu’un peuple, avec sa culture ( sa « coquille identitaire » ?! ) , serait en déclin, ou marginalisé ? Produire plus de bagnoles ou de smartphones, détruire toujours plus de vie élémentaire dans une nature moribonde, pour être « les meilleurs » ? Les meilleurs par rapport à qui ? Par rapport à d’autres peuples que l’on n’est quand-même pas obligé de prendre le moins du monde en considération, après tout ! Être attardé par rapport à la banlieue de Los Angeles, c’est vraiment pas grave ! A moins de préférer l’esthétique de Las Vegas à celle de Saint-Pétersbourg … Les peuples d’Europe, dans le cadre d’une démondialisation inévitable, si on veut sauver la planète – et aussi notre âme – , devraient plutôt faire leur la célèbre devise de l’ermite de Sils Maria :  » Deviens ce que tu es ! ». « Redeviens », en l’occurrence… « Se fermer au flux des marchandises et des migrations », eh bien oui : c’est comme colmater les voies d’eau dans la cale d’une nef en perdition, réarmer le navire pour emprunter une voie qui nous soit propre. « Se fermer » ? Mais oui ! Pour trouver sa propre ouverture.

  2. Et ce libéralisme qui fonde la mondialisation, il est en fait intrinsèquement violent. Comme le disait Hayek après le coup d’état de Pinochet au Chili, et l’arrivée à Santiago des Chicago Boys de Milton Friedman : « J’aime mieux une dictature qui serait libérale plutôt qu’une démocratie qui ne le serait pas ! »

  3. Les Amérindiens qui survivent encore dans l’Amazonie, que Bolsonaro envisage de liquider bientôt, sont-ils en « déclin »,ou « marginalisés » par rapport aux habitants des favelas, ou des quartiers chics, de Rio de Janeiro ?

  4. Merci pour vos remarques.
    L’Histoire à mon avis montre plutôt une assez forte corrélation entre le rayonnement culturel et artistique et d’autres aspects de l’énergie d’un peuple comme la prospérité de son économie, sa puissance militaire, la vigueur de sa démographie…
    Les plus belles cathédrales gothiques françaises naissent au 13em siècle dans un environnement politique et économique favorable et dans les régions agricoles les plus riches du pays. Florence et Venise connaissent leur apogée artistique en même temps que prospérent leurs banques et leur commerce. Le 18em siècle connait l’apogée du rayonnement culturel français et se termine par l’hégémonie militaire (certes brève) de Napoléon sur l’Europe. On pourrait ainsi multiplier les examples et aussi certes trouver quelques contre-exemples…
    L’Europe attire une immigration qui inquiète de plus en plus les peuples qui la composent mais en même temps sa démographie s’effondre (en particulier en Allemagne et en Italie alors que la France affiche une natalité plus favorable. A l’est en Russie la situation est pire dans un pays vaste et presque vide). Le vide ainsi créé est un appel d’air évident à l’immigration venant du sud et du proche-orient. Une Europe puissante et à la natalité dynamique serait plus prospère et ne craindrait pas les flux migratoires actuels…
    L’observation des faits montre que le libéralisme est le système le plus efficace pour créer un environnement économique prospère. Le problème n’est pas d’en faire son adversaire mais de canaliser son énergie vers d’autres buts que purement marchands.
    En un mot je pense que « se fermer » ne ferait qu’accélérer le naufrage que vous évoquez.

    1. Merci pour votre réponse très argumentée. Beaucoup de gens pensent de plus en plus – devant les faits – que le libéralisme est une impasse, écologique, sociale, et, pour certains d’entre nous, surtout culturelle. Et c’est même carrément une utopie (comme le communisme) puisque dans son domaine propre – qui se borne à l’efficience économique – il en est réduit, après moult crises systémiques (à quand le prochain crash bousier ?!), à des promesses perpétuelles qui deviennent à la longue quasiment millénaristes. Les catégories sociales qui en profitent sont de plus « hors sol », exilées par rapport au « vulgum pecus » sinistré, tandis que le monde s’abîme dans une anomie morale et culturelle (et ceci concerne chaque peuple !). Sans parler de la nature, ravagée, écrabouillée… Il y a une pulsion de mort cachée dans le dogme libéral !
      Pour reprendre vos exemples, au « temps des cathédrales », à Venise ou à Florence, sous Louis XIV ou sous Napoléon, etc, etc, la fonction souveraine surplombait plus ou moins l’ordre des marchands. Aujourd’hui c’est l’inverse. La suprématie définitive des marchands, c’est l’anomie finale, la fin de tout.

  5. Votre dernier paragraphe va au coeur du problème de nos sociétés malades de l’envahissement généralisé du domaine marchand.
    Pour conclure de mon côté, je dirai que je suis d’accord avec vous que « la suprématie des marchands » est « une anomalie » et avec Alain de Benoist que « la société n’est pas un marché ».
    Pour moi le libéralisme n’est pas une idéologie qui doit dominer tout le corps social et culturel mais un mode de gestion de l’économie efficace.
    Mais que ceux qui veulent que la société soit dominée par d’autres valeurs n’oublient pas qu’il faut malgré tout « assurer l’intendance » une fois au pouvoir faute de quoi leur projet s’écroulera rapidement.

  6. On est d’accord : il ne faut pas confondre les fondements raisonnables (qui n’oublient pas la nature et les hommes) de l’économie bien gérée et les méfaits destructeurs du libéralisme (dans ses deux acceptions), qui anéantit l’âme des peuples et ravage la nature. Embryonnaire à la fin du moyen âge et idéologiquement élaboré durant ce fichu XVIII ème siècle, il précipite le monde dans la boue du néant. C’est un peu, je crois, ce que décrit A. de Benoist dans son dernier livre…

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