
Boulevard Voltaire : Pour ses opposants de droite comme de gauche, la loi sur la « sécurité globale » semble être synonyme d’abandon des réalités réelles en échange d’une sécurité virtuelle. Pensez-vous que le gouvernement en fasse trop ou pas assez ?
Alain de Benoist : Je pense qu’il faut aborder le problème avec un peu plus de recul. Depuis plusieurs décennies, les dysfonctionnements de la démocratie libérale, dysfonctionnements qui sont à l’origine de la poussée des mouvements populistes, ont entraîné dans la plupart des pays occidentaux une « crise de gouvernabilité » gravissime. La déconnexion entre la classe dirigeante et les peuples, qui se traduit par le discrédit des anciens « partis de gouvernement », inquiète au plus haut point les pouvoirs publics, qui cherchent par tous les moyens à gouverner en se passant du peuple ou à obtenir son consentement autrement que par la voie électorale, qui ne lui garantit plus les résultats escomptés.
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